Une seconde année en chiffres
Le 30 juin 2014 dernier, Ninja Squad terminait son deuxième exercice comptable.
Et comme l’année dernière, nous allons vous en faire un bilan pour vous présenter notamment nos résultats financiers. Si la transparence nous est chère, ce n’est pas tellement pour jouer à celui qui a le plus gros résultat. On espère juste éclaircir des situations qui sont souvent inquiétantes aux salariés qui pensent ou n’osent pas se lancer dans la prise en main de leur destin professionnel, et pourquoi pas susciter des vocations.
Qu’est-ce qu’on a fait cette année ?
Cette seconde année n’a pas vu de révolutions, elle a fonctionné sur les même bases que la première année : quatre fondateurs, trois salariés, quatre jours de prestation par semaine, pas de locaux, pas de commerciaux, pas de managers, et vacances à volonté. Nous étions en mission toute l’année, sans être en recherche de prestations (le problème était plutôt l’inverse…). Si un ninja récemment papa est passé sur l’exercice à 80%, il s’était pété les deux poignets l’année précédente et n’avait alors pas travaillé plusieurs mois.
Ainsi, le chiffre d’affaire annuel est en forte progression : il est passé de 190k€ à 263k€, soit une augmentation de 37%. Non, nos tarifs n’ont pas augmenté dans ces proportions ! :p
Si une activité plus importante sur toute l’année est la raison principale de cette progression, ce n’est pas la seule : nos formations se sont aussi très bien vendues, beaucoup plus que l’année dernière. Cédric Exbrayat a en effet écumé la France avec ses nouvelles formations Git et AngularJS. Pour la première fois, nous avons enfin rentabilisé des supports \o/ !
Le seul regret sur notre activité de formations concerne l’administratif que cela engendre. Être un organisme agréé demande d’établir des conventions, les faire signer, remettre des diplômes, faire un bilan annuel. Il faut faire avec, car il n’est pas question de ne pas être agréé : l’immense majorité des entreprises l’exigent pour faire valoir leurs droits à la formation. Aussi, les formations multiplient les facturations. Ca pourrait être un aspect plutôt cool. Sauf que beaucoup d’entreprises passent par des OPCA. Et il s’avère que ces organismes, dont le métier est pourtant de facturer des organismes de formation (comme nous), sont extrêmement pénibles et lents et procéduriers (I’m looking at you, AgefosPME). Depuis, on demande à nos gentils clients, dans la mesure du possible, de nous payer directement et de se faire rembourser par leur OPCA, qui dans cet ordre sont beaucoup plus enclins à satisfaire une entreprise qui les finance plutôt qu’une bande de ninjas qui attendent d’être payés.
On a donc facturé à plein régime. Mais l’année dernière, on avait plein d’activités non rémunérées. Serions-nous alors devenus de vénaux capitalistes qui ne pensent qu’à la facturation ?
Get poor or die trying
Et bien non, nos activités parallèles et non rentables ont perduré, dans l’universitaire, l’associatif et le communautaire.
- On a fait un chouette timeoff dans la Drome provençale, où en plus de prendre du bon temps en famille et faire de la plongée en piscine (!), on a parlé Gradle et Docker, et affiné notre stratégie globale super secrète de conquète du monde (stay tuned).
- Cédric Exbrayat a dilapidé ses nuits pour écrire le livre “Devenez un Ninja avec AngularJS” dont vous avez forcément entendu parler (hein?) si vous nous suivez un peu. Les ventes ne rentrent pas dans cet exercice 2013-2014 clos au 30 juin 2014, la vente ayant débuté en septembre.
- Trois des quatre ninjas étaient toujours organisateurs de MiXiT, la conférence technique et agile lyonnaise, dont l’édition 2014 à été, sans trop se vanter, un franc succès.
- Nous assurions toujours plusieurs modules de cours (Web, JEE) auprès des Licence Pro de l’université Lyon 1. C’est toujours beaucoup de boulot peu rémunérateur, mais on aime bien marquer au fer rouge la jeune génération.
- Et en bons adeptes de l’effervescence communautaire, plusieurs ninjas ont assuré des talks :
- Cédric Exbrayat et Jean-Baptiste Nizet ont parlé Java 8 et Lambdas à Softshake 2013.
- Jean-Baptiste Nizet à fait un Lightning-Talk à MiXiT 2014, “5 apprentissages pour le programmeur débutant”.
- Agnès Crépet a présenté à Devoxx France 2014 et au LavaJUG “Le Bon et le Mauvais Testeur” avec Guillaume Ehret.
Mais j’en vois qui s’impatientent au fond : trop de bla-bla. Ils sont venus là pour les chiffres, de la thune, du concret croustillant.
Money, money, money
263k€ de Chiffre d’Affaire sur l’exercice 2013-2014, disais-je. Comment se répartissent ces recettes ?
Nos recettes
Pas de suprise : nous sommes des développeurs ! :)
Maintenant, regardons comment Ninja Squad a dépensé cet argent.
Nos dépenses de fonctionnement
D’abord, pour fonctionner, Ninja Squad a du acheter des trucs : notre abonnement Google Apps, Github, des machines physiques (des laptops pour développer) ou des serveurs plus ou moins virtualisés (pour faire de l’intégration continue, servir nos sites web, et tester différents trucs), des smartphones pour appeler nos mamans et tester toutes les applications mobiles hypes. Et payer des services : notre comptabilité, des espaces de coworking, louer des salles pour des formations, payer nos déplacements. Bref, la vie d’une entreprise.
Le poste de dépense qui nous est le plus douloureux, parce qu’il nous est plus ou moins imposé, ce sont les frais de comptabilité. On ne se remet toujours pas de payer 25€ pièce une fiche de paie (900€ par an…), alors que notre prestataire se contente probablement d’appuyer sur un bouton pour qu’elles sortent de l’imprimante. Certes garantir leur conformité est une valeur ajoutée, mais elle nous semble bien cher payée.
Ces dépenses de fonctionnement ne sont pas les seules dépenses : il faut aussi payer des taxes.
Nos charges, impôts, et taxes
Ninja Squad est fier de contribuer à l’intérêt général, Ninja Squad paye sa dîme. Et non, bien qu’on ne cesse de nous le répéter régulièrement : nous ne sommes pas exonérés les deux premières années.
Ces graphes de dépenses et de charges excluent le poste de dépense majeur : nos rémunérations.
On s’est en effet distribué 145k€ en salaires bruts.
Depuis l’année dernière, et sur l’intégralité de cet exercice, nous avions chacun des salaires de 2500€ nets. Et comme l’année dernière, nous avons attendu notre résultat préliminaire pour savoir combien nous nous distribuerions en prime. Cette année, ce résultat préliminaire s’élevait à 100k€ environ. Nous nous sommes donc distribué environ ~60k€ de primes brutes (sois un peu plus de 10k€ nets chacun après déductions des charges patronales et salariale), pour atteindre un résultat de 38k€, sur lesquels nous avons payé 5700€ d’impôt société avant de mettre le reste en réserve.
Si cette pluie de chiffres ne vous a toujours pas comblé (pervers!), nous pouvons aussi vous diriger vers les sites d’information légales qui détaillent les bilans des entreprise, par exemple societe.com
où le bilan de Ninja Squad est accessible.
Et si vraiment, vous êtes passionnés par la comptabilité (?!), on peut pousser la transparence jusqu’à vous fournir notre bilan complet et officiel : voici 46 pages bourrées de chiffres et de tableaux indigestes.
What’s next?
Le troisième et nouvel exercice est déjà bien entamé. Depuis, notre ebook sur AngularJS est sorti dans les bacs virtuels, on a commencé à travailler en remote pour un grand éditeur grenoblois en plus de notre client historique lyonnais <3 qui continue de nous faire confiance.
On a aussi des projets parallèles secrets : un site grand public pourrait sortir dans quelques semaines ou mois (mais ce n’est pas encore mûr), et d’autres idées encore plus hypothétiques.
Certains ninjas prévoient aussi de longs voyages autour du monde , d’autres seront parents une seconde fois (coucou Marius <3 c’est papapa!1) : cette nouvelle année s’annonce encore riche en aventures.
Mise à jour
On m’a fait part de mon injustice face au coût d’une fiche de paie. Je sous-estimerais le travail et les compétences nécessaires pour assurer leur conformité, notamment dans un cadre législatif qui bouge sans cesse. Et on m’invite à ne pas caricaturer le travail des comptables, comme on peut caricaturer le travail d’un développeur, qui se contenterait bien évidemment d’appuyer sur un bouton pour transformer une spécification UML en une application fonctionnelle. L’argument fait mouche; je m’excuse publiquement face à la corporation des comptables, et leur fais des bisous.